Auca, s. f., oie.
Lo sang e la graissa prendetz
D’un’ auca.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Prenez le sang et la graisse d’une oie.
Una canula de pena d’auca.
(N. E. Pena : plume : pluma; rat penat, rata penada : rata con plumas, murciélago.)
Trad. d’Albucasis, fol. 40.
Une canule de plume d’oie.
ANC. FR. Ne que une oue à gorgueter
S’ele éust mengié un grain d’orge.
Fabl. et cont. anc., t. IV, p. 266.
Le nom français de la reine Pedauque était la traduction des mots provençaux pe d’auca, pied d’oie.
ANC. CAT. Auca. CAT. MOD. IT. (ESP.) Oca.
2. Auco, s. m., oison.
Prendetz la carn d’un auco tenre.
Deudes de Prades, Auz. cass.
Prenez la chair d’un oison tendre.
Auferezis, s. f., lat. aphaeresis, apherèse, figure de mots.
*gr Diomed., in Gramm., ed. Putsch, col. 436.
Aphaeresis, abscissio de principio, ut temno, pro contemno.
Isidor., Orig. 1, 33.
Auferezis es ostamens o removemens de letra o de sillaba del comensamen de dictio. Leys d’amors, fol. 121.
L’apherèse est retranchements ou déplacements de lettre ou de syllabe du commencement des mots.
ESP. Aféresis. IT. Aferesi.
2. Auferezir, v., apheréser, modifier par l’auferèse.
Part. pas. Si, en lo comensamen de dictio, se fay aytals removemens et abreviamens de motz, adonx son apelat auferezit.
Leys d’amors, fol. 69.
Si, au commencement d’un terme, il se fait tels déplacements et abréviations de mots, alors ils sont appelés apherésés.
Auger, v., lat. augere, augmenter, accroître.
Part. pas. Anfos, per las vertutz
De Dieu, endevengutz
Augutz, tos temps creissens.
Nat de Mons: Al ben rei.
Alphonse, devenu, par les vertus de Dieu, augmenté, toujours croissant.
2. Augmentar, v., lat. augmentare, augmenter.
Part. pas. La humiditat foc augmentada… Si la humiditat es mays augmentada.
Trad. d’Albucasis, fol. 12 et 13.
L’humidité fut augmentée… Si l’humidité est plus augmentée.
Augmentat, melhorat et crescut.
Tit. de 1310. DOAT, t. CLXXIX, fol. 188.
Augmenté, amélioré et accru.
CAT. ESP. PORT. Aumentar. IT. Aumentare.
3. Aucmentacio, s. f., lat. augmentatio, augmentation.
Creysshement et aucmentacio.
Eluc. de las propr., fol. 14.
Accroissement et augmentation.
ESP. Aumentación (aumento). PORT. Augmentação. IT. Aumentazione.
4. Aucmentatiu, adj., augmentatif.
La tersa virtut aucmentativa… De tot cors animat aucmentativa.
Eluc. de las propr., fol. 14 et 26.
La troisième vertu augmentative… Augmentative de tout corps animé.
CAT. Aumentatiu. ESP. Aumentativo. PORT. Augmentativo. IT. Aumentativo.
Auguri, Augur, Agur, s. m., lat. augurium, augure, sort, présage.
Ad auguris et divinacios si donavo.
Eluc. de las propr., fol. 173.
Ils se livraient aux augures et divinations.
Non ai mas fiansa
En augurs ni en sort.
B. de Ventadour: Lanquan vei.
Je n’ai plus confiance en présages ni en sort.
Ni ja agurs de grailla no gardarai.
T. de R. de Tarascon et de G. de Cavaillon: Abrit.
Et je ne ferai jamais attention à présages de corneille.
Ab bel augur entrey en nau.
Deudes de Prades: El temps.
J’entrai dans le vaisseau avec bel augure.
ANC. FR. Si mis augures ne ment.
Roman de Rou, v. 15219.
ANC. CAT. Agur. ESP. Agüero (augurio). PORT. Agouro.
IT. Augurio.
2. Agurament, s. m., augure, divination.
Sai mot d’ aguramenz
D’ encontres, de demandas, e d’ estornudamenz.
P. de Corbiac: El nom de.
Je sais beaucoup de divinations de hasards, de questions et d’ éternuements.
ANC. CAT. Augurament.
3. Augurador, Arguriador, s. m., augure, devin.
Et ieu foi peccair’ (peccaire), e ay motas ves, per aventura, nostre Senhor desconegut, renegat, e cresut auguradors.
La Confessio.
Et je fus pécheur, et j’ai maintes fois, par aventure, méconnu et renié notre Seigneur, et cru les devins.
Li arguriador e li devin.
Doctrine des Vaudois.
Les augures et les devins.
CAT. Augurador. IT. Auguratore.
4. Augurar, Agurar, v., lat. augurare, prédire, augurer.
Aug dir a la gen
Que, ben li deu venir, qui ben s’agura.
B. de la Barthe: Foilla ni flors.
J’entends dire à la gent que, qui s’augure bien, bien lui doit venir.
N’Uc de Sanc Circ, ara m’es avengut
So que m’avetz longamen auguratz.
T. de Guiraut et de H. de S.-Cyr: N’Uc.
Hugues de Saint-Cyr, ce que vous m’avez dès long-temps prédit m’est présentement arrivé.
Segon que mos cors s’augura,
B. de Ventadour: Lanquan fuelhon.
Selon que mon coeur se prédit.
ESP. PORT. Augurar. IT. Augurare.
August, s. m., lat. augustus, auguste.
Fetz Valentinia d’ August emperador… Fo apelat consul et August.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 55 et 65.
Il fit Valentinien d’auguste empereur… Il fut appelé consul et auguste.
CAT. August. ESP. PORT. IT. Augusto.
Aunir, v., déshonorer, mépriser, avilir.
Otfrid, Évang., lib. III, cap. 19, v. 12:
Uns thunkit in giuuissi
Nobis videtur pro certo
Thaz iz honida si.
Quod id turpe esset.
Voyez J. Schilter, Thes. antiq. teutonic., t. I, p. 203; Wachter, Gloss.
german., v° Hon, qu’il traduit contumelia.
Et com sa filha lo deutors
Li demanda per aunir la.
V. de S. Honorat.
Et comme le créancier lui demande sa fille pour la déshonorer.
Intret en guisa de trachor
En mon lieg, e volc me aunir.
R. Vidal de Bezaudun: Unas novas.
Il entra dans mon lit en manière de traître, et voulut me déshonorer.
E no m’es sens,
Qui s’aunis per altrui falhimens.
P. Raimond de Toulouse: S’ieu fos.
Et ce ne m’est pas raison, qui se déshonore pour les fautes d’autrui.
Part. pas. E reis, pus viu aunitz,
Val mens que sebelitz.
P. Vidal: Dieus en sia.
Et un roi, lorsqu’il vit honni, vaut moins qu’enseveli.
Substantiv. E laissa los aunitz
E l’avol gen savaya.
G. Faidit: Era nos sia.
Et laisse les déshonorés et la vile gent méchante.
2. Aunidamen, adv., honteusement.
Mas volon mort ondrada que viure aunidamens.
Guillame de Tudela.
Ils veulent mieux une mort honorable que vivre honteusement.
3. Aunimen, s. m., honte, ignominie.
Quar on plus pren d’anta, mays s’umilia
Encontra selhs don li ven l’aunimens.
Bertrand d’Allamanon: Ja de.
Car plus il prend de honte, plus il s’humilie envers ceux dont lui vient l’ignominie.
4. Azaunir, v., honnir, outrager.
Malvas rei, per te azaunir
O ai fait.
Roman de Jaufre, fol. 5.
Méchant roi, je l’ai fait pour te honnir.
Aunei, s. m.., lat. alnetum, aunaie, lieu planté d’aunes.
El vi Folquet venir latz un aunei.
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 11.
Il vit Folquet venir lez une aunaie.
ANC. ESP. Alnedo.
Aur, s. m.., lat. aurum, or.
De fin aur c’om ve resplendir.
Giraud de Calanson: Fadet.
De pur or qu’on voit resplendir.
Et ai lo plom e l’estanh recrezut,
E per fin aur mon argent cambiat.
G. Adhemar: Non pot esser.
Et j’ai quitté le plomb et l’étain, et changé mon argent pour fin or.
Qu’en lieis s’afina beutatz
Cum l’aurs en l’arden carbo.
P. Vidal: De chantar.
Qu’en elle la beauté s’épure comme l’or en l’ardent charbon.
No fassa mescla d’aur de Lucas ni d’argent filat ab aur fin filat.
Cartulaire de Montpellier, fol. 192.
Qu’il ne fasse mélange d’or de Lucques ni d’argent filé avec or fin filé.
ANC. FR. Coveitus fu d’aur è d’argent.
E vaissels d’aur è d’argent.
Roman de Rou, v. 6463 et 6568.
ANC. CAT. Aur. ESP. Oro. PORT. Ouro. IT. Auro, oro.
2. Aure, adj., lat. aureus, qui est d’or.
Cascus avent sitaras aureas.
Trad. de l’ Apocalypse, ch. 5.
Chacun ayant des lyres d’or.
– Qui est de couleur d’or.
Luna, si es al comensament aurea, significa ploias.
Eluc. de las propr., fol. 117.
La lune, si elle est au commencement de couleur d’or, signifie pluies.
CAT. ESP. (áureo, áurea) PORT. IT. Aureo.
3. Aurin, adj., qui est d’or, doré.
Autre n’i a que dissen aurin, que es en achi com a fuoc aur.
Colloq. de l’Enfant et de l’Empereur.
Il y en a un autre qu’ils nomment orin, qui est ainsi que l’or au feu.
ANC. FR. Palmes orines, ço trovuns,
Chandelabres è gomfanuns.
Marie de France, t. II, p. 470.
Et Latone au chef orin.
Luc La Porte, trad. d’Horace; Od., liv. Ier.
IT. Aurino.
4. Auriol, adj., couleur d’or, jaune.
Colra citrina o auriola… Si mudo en color auriola.
Eluc. de las. propr., fol. 55 et 85.
Bile couleur de citron ou couleur d’or… Se changent en couleur d’or.
5. Ormier, s. m., lat. aurum merum, ormier, or pur.
Clarion aporton sus un escut d’ormier.
XV blocas y ac faitas totas d’ormier.
Roman de Fierabras, v. 3633 et 154.
Ils apportent Clarion sur un écu d’ormier.
Il y eut quinze bosses faites toutes d’ormier.
ANC. FR. L’espée chainte an poing d’ ormier.
Roman du comte de Poitiers, v. 921.
6. Aurfres, s. m., orfrois, frange d’or, drap d’or.
Dans la basse latinité, aurifrigia, aurifrisium, etc., et même auriphrigium;
les Phrygiens avaient inventé la broderie d’or, aurum phrygium.
Plin., VIII, 48; Isidor., Orig., XIX, 22.
Vestimentum cum alba undique aurifrizatum, manipulum et stolas cum lapidibus aurifrizatas.
Hist. pontif. et com. Engolism. Labbe, Nov. bibl. man., t. II, p. 260.
Una reyna qu’avia
Vestirs de var e d’ aurfres.
P. Cardinal: Vera Vergena.
Une reine qui avait vêtements de vair et d’orfroi.
ANC. FR. D’orfrois ot un chapel mignot.
Un chapel de roses tout frais
Ot dessus le chapel d’orfrais.
Roman de la Rose, v. 551 et 558.
ANC. ESP. Orofres.
7. Auria flor, s. f., fleur d’or, oriflamme.
Ab lhui si combatra deman al jorn,
E fassa be gardar s’ auria flor.
Roman de Gerard de Rossillon, fol. 79.
Demain au jour il combattra avec lui, et qu’il fasse bien garder son oriflamme.
8. Auriflor, s, m., oriflamme, drapeau, étendard. Il est venu à Murel (Muret) et y plante l’ étendard. Requourent cele part où virent l’ oriflour. Roman Ms., Du Cange, t. 1, col. 866.
9. Auriflan, Auriflamma, s. f., oriflamme, drapeau principal.
Dans la basse latinité, aurea flamma. Guillaume Lebreton dit dans sa Philippique, liv. XI: Vexillum simples, cendato simplice textum, Splendoris rubei… Quod cum flamma habeat vulgariter aurea nomen Omnibus in bellis habet omnia signa praeire. Enans si trai, ves l’ auriflan. Desplega l’ auriflamma e fai armar sa gent. Il se porte en avant, près de l’ oriflamme. Déploie l’ oriflamme et fait armer sa troupe.
ANC. FR. Oriflamme est une bannière G. Guiart. Du Cange, t. 1, col. 865. PORT. Auriflamma. IT. Oriafiamma.
10. Auricalc, s. m., lat. aurichalcum, laiton.
Eluc. de las propr., fol. 184. Laiton, bien qu’il soit cuivre, pourtant resplendit par dehors comme or. ESP. Auricalco (latón). IT. Oricalco.
11. Aurpel, s. m., oripel, oripeau.
L’Académie de la Crusca le dérive des mots Oro et Pelle, c’est-à-dire superficie d’or. Ressemblon tuit d’una faison.
Que l’oripeau et les boutons se ressemblent tous d’une façon. ANC. CAT. Oripell. ESP. Oropel. PORT. Ouropel. IT. Orpello.
12. Auripelat, adj., couvert d’ oripeaux, brillante.Taillats et auripelatz.
Tit. de 1343. DOAT, t. CIII, fol. 265. Taillés et couverts d’oripeaux.
Fig. Paire e fill de villania, Deudes de Prades, Auz. cass. Père et fils de grossièreté, brillantés de langage.
13. Aurpigment, Auripiment, s. m.,
lat. auripigmentum, orpin, orpiment.
Colors alcunas naysho de venas de terra naturalment, cum so aurpigment, etc. Aurpiment es specia de peira semlant aur. Eluc. de las propr., fol. 267 et 184. Quelques couleurs naissent des veines de terre naturellement, comme sont orpiment, etc. Orpiment est une espèce de pierre semblant or. Polvera d’ auripimen,
Deudes de Prades, Auz. cass. Poudre d’orpiment, fortement broyée dans la laine. E longas et amplas las dens, Aitan rosas com aurpimen. Et dents longues et larges, aussi rousses qu’orpiment. CAT. Orpiment. ESP. Oropimento (oropimente). PORT. Ouropimento. IT. Orpimento. la taula del rey. V. et Vert., fol. 66. D’une plaque d’or ou d’argent un orfévre voudra faire une belle coupe pour la table du roi.
15. Dauradura, s. f., dorure.Eluc. de las propr., fol. 184. Fig. Ses aquesta dauradura, neguna virtut non es, davan Dieus, bella, V. et Vert., fol. 96.
Sans cette dorure, nulle vertu n’est, devant Dieu, belle, ni agréable, ni précieuse, ni ne doit avoir nom de vertu.
CAT. Dauradura. ESP. Doradura.
PORT. Douradura.
IT. Doratura.
16. Dauramen, s. m., dorure.
G. Riquier: Segon qu’ieu.
A cela
je ne puis trouver peinture
ni dorure.
17. Dauraire, Daurador, s. m., doreur.
Senhors dauraires.
P. Basc: Ab greu cossire.
Seigneurs doreurs.
Aux doreurs le portail Saint… Les doreurs sont
de la troupe
du jeudi.
CAT. Daurador. ESP. Dorador.
PORT. Dourador.
IT. Doratore.
E
los dauriveliers. P. Basc: Ab greu cossire.
Et les marchands
de dorure.
19. Daurar, v., lat. deaurare, dorer, orner, couvrir d’or.
Com cel
que daur’ et estanha.
Comme celui qui dore et étame.
Espaza furbir
ni fren daurar.
Bertrand
de Born le fils:
Pos sai
es.
Fourbir l’épée et dorer le frein.
Als cabelhs
par c’aiatz daurada
La testa, tan
son bel e bloy.
Amanieu des Escas: A vos qu’ieu.
Il semble
aux cheveux
que vous ayez
la tête dorée,
tant ils sont beaux et blonds.
Lo bos espers c’ay
en vos fermamens.
Le Moine
de Fossan:
Be m’a lonc temps.
Mais le
bon espoir,
que j’ai
en vous fermement, m’adoucit et
me dore le péril.
Don ieu daurava
mon chan.
Dont
je dorais
mon chant.
E fres dauratz e palafres.
Et
tant d’autres riches harnois et freins d’or et palefrois.
Marcabrus: Estornelhs.
CAT. Daurar. ESP. Dorar.
PORT. Dourar.
IT. Dorare.
20. Enaurar, v., dorer.
Trad.
de l’Apocalypse,
ch. 17.
Dorée d’or.
21. Sobredaurar, v., surdorer.
Quar
be sabetz qu’ieu
no vuels als
de vos
Mas qu’el fis aurs sobredauratz
me fos.
Raimond
de Miraval: Chans quan.
Car vous savez bien
que je ne veux
de vous autres choses, excepté
que le pur or
me fut surdoré.
CAT. Sobredaurar. ESP. Sobredorar.
PORT. Sobredourar.
22. Thesaur, s. m., lat. thesaurus,
trésor.
Que si’ aunitz, sapchaz, qu’ieu prez un guan.
B. Arnaud
de Montcuc: Ancmais.
D’ avol thezaur etz poderos.
T.
de G. Faidit et
de Perdigon: Perdigons.
E
fan thesaur
de bos morcels
de lor lecarias.
Liv.
de Sydrac, fol. 129.
ANC.
CAT. Tesor. ESP. Tesoro.
PORT. Thesouro.
IT. Tesoro.
23. Tezauramen, s. m.,
trésor, richesses.
Senher Dieus,
ja no us quier trop grans tezauramens.
Seigneur Dieu,
je ne vous demande
pas très grandes richesses.
24. Thesaurier, s. m., lat. thesaurarius, trésorier.
Fos yeu avesques, tu serias
mos thesauriers.
Leys d’amors, fol. 86.
Fussé-je évêque, tu serais
mon trésorier.
Al grant thesaurier
de Prohenssa.
Tit.
de 1392, Bailliage
de Sisteron.
CAT. Tresorer. ESP. Tesorero.
PORT. Thesoureiro.
IT. Tesoriere.
25. Tezaurieyra, s. f., trésorière.
La temor
de Dieu
es tezaurieyra
que garda aquest thesaur
de sancta virginitat. V. et Vert., fol. 95.
La crainte
de Dieu est
la trésorière qui garde ce
trésor de sainte virginité.
IT. Tesoriera. (ESP. Tesorera)
26. Thezauraria, s. f., trésorerie.
Escrivan
de la thezauraria.
ESP. Tesorería.
IT. Tesoreria.
Eluc.
de las propr., fol. 126.
Est appelée aurore, parce qu’elle est heure d’or.
28. Auruga, s. f., lat. aurigo, jaunisse.
Eluc.
de las propr., fol. 98.
Aura, s. f., lat. aura,
vent, souffle, aure.
Eluc.
de las propr., fol. 138.
Le
vent est l’air avec un doux mouvement.
B.
de Ventadour: Quan
la doss’aura.
Quand le doux
vent souffle.
L’amor, qu’ins el
cor mi muev,
ANC.
FR. L’aure sueve e quoie.
Benoît
de Sainte-Maure, Archeologia, t. XII.
Forcadel, p. 142.
La Boderie, Hymnes eccl., p. 260.
2. Aurei, s. m., souffle, air, orage.
Tempratz,
no trop caut
ni freis.
D’où m’en vient un doux air tempéré,
non trop chaud
ni froid.
Vei venir, e ‘l
gel e l’ aurei.
Maintenant,
au mois où
je vois venir
la neige et le froid, et
la gelée et l’orage.
ANC.
FR. Quel
vent vos mene et quel oré?
Sunt as nés prestement entrez.
3. Auratge, s. m.,
vent, air, zéphyr.
M’aven qu’ieu vas
joy m’acli,
Arnaud
de Marueil: Belh m’es.
– Orage, tempête.
Qu’apres lo fer auratge,
Vei qu’ill dous’ aura
venta.
B.
de Ventadour: Quan lo.
4. Aureza, s. f., folie, légèreté.
Per lur delieg, e
per lur aureza,
Pour leur plaisir, et
par leur légèreté, ils
ont perdu le revenu qu’ils avaient
en Aliscamps,
tant qu’ils le servaient bien.
5. Aurat, s. m.,
vent, tempête, orage.
Vous
ne vous retarderez pour neige,
ni pour orage.
6.
Aurat, adj., évaporé, léger.
Despueis
que Agar se senti prens, tornet
en aurada, e
no volia esser sotzmessa al mandament
de sa dona.
Hist. abrégé
de la Bible, fol. 6.
Tug diran vos
es fols auratz,
Tous diront
que vous êtes un fou évaporé, si vous
ne vous abstenez
de toute
joie.
Be m poira tener
per aurat,
Il pourra bien
me tenir pour évaporé, pour lâche.
7. Auria, s. f., légèreté, rapidité.
E monta
en un caval
de bon’ auria.
8. Aurania, s. f., légèreté, extravagance.
Ma folor
es trop peior d’aurania.
O bevenda d’aurania.
Brev. d’amor, fol. 131.
Vu qu’elle donne breuvage
de mort ou breuvage d’ extravagance.
9. Auran, adj., évaporé, léger.
Que m vol aitals amors aurana?
Que me veut une telle amour légère?
10. Auriu, adj., évaporé, léger.
Qu’ilh li rendra
son joi doblan,
Si
no ‘l conoys fol o auriu.
Arnaud
de Cotignac: Lo vers.
Et enantis
los sieus com folhs aurius.
Et
il avance les siens comme un fol évaporé.
Adv. Tolt li an leu et auriu.
Lui
ont enlevé vile et légèrement.
11. Eisaurar, Yssaurar, Essaureiar, v., essorer,
élever.
Un temps vol Dieus yssaurar
Crestias.
G. Riquier: Cristias.
Un temps Dieu veut
élever les chrétiens.
Tan
no m debat
ni m’ essaurey
Arnaud
de Marueil: Cui
que fin.
Qu’el sieu cors sobretracima
Lo mieu
tot e
no s’ eisaura.
12. Malauratge, s. m., malheur.
E sitot m’ estauc apensatz,
Aurelha, s. f., lat. auricula, oreille.
Et
il s’habilla
de noir, et tailla les queues et les oreilles à
tous ses chevaux.
Rambaud
de Vaqueiras: El so
que.
Puis le retient
par l’oreille.
Loc. E claus tas aurelhas
A lur votz.
P. Cardinal: Jhesum-Crist.
Et ferme tes oreilles à leur voix.
Il parvint à l’ oreille
de monseigneur Raimond.
Ad aytal pregador fay Dieus
la sorda
aurelha.
V. et Vert., fol. 88.
A tel suppliant Dieu fait
la sourde oreille.
A plusors
ont trenchiez et aureilles et piez.
Le messaige
del rei dist el duc
en l’ aureille.
Volontairement et sans
me faire tirer l’aureille.
CAT. Aurella (orella). ESP. Oreja.
PORT. Orelha.
IT. Orecchia.
2. Auril, s. m., oreille.
E tan
pe e tan ponh e tan auril.
Et
tant de pieds et
tant de poings et
tant d’oreilles.
3. Aurelhier, s. m., oreiller.
Una peyra a
son cap,
non vol autre aurelhier.
Une pierre à sa tête,
il ne veut d’autre oreiller.
Amyot, Trad.
de Plutarque,
Morales, t. 1, p. 281.
4. Auricular, adj., lat. auricularis, auriculaire.
Es dit auricular, quar ab el purgam et gratam
las aurelhas.
Eluc.
de las propr., fol. 49.
Il est dit auriculaire, parce qu’avec lui nous nettoyons et grattons les oreilles.
En sa confessio auricular. Doctrine des
Vaudois.
En sa confession auriculaire.
5. Yssaurelhiar, v., essoriller.
Per far yssaurelhiar l’homme, etc.
Tit.
de 1498. DOAT, t. CXXVII, fol. 278.
Pour faire essoriller l’homme.
Le dictionnaire
de Trévoux remarque
que le verbe
français est mal fait, et
qu’on devrait dire essoreiller.
Mais l’ancien
français avait le verbe essoreiller.
ANC.
FR. Esmutiler, essoreiller, etc.
Tit.
de 1293. Carpentier, t. 1, p. 392.
6. Auzir, v., lat. audire, entendre, ouïr, écouter.
Auiatz
la derreira chanso
Écoutez
la dernière chanson
que jamais vous entendrez
de moi.
Aus-tu, Raimbal? Titre
de 1040.
Entends-tu, Raimbal?
E dis lur
que ela avia auzit dir. Titre
de 1168.
Et leur dit qu’elle avait ouï dire.
Que peut savoir celui qui n’est
pas tenté, si
non par ouïr dire?
Loc. Auzen
de totz, aissi parlet.
Trad.
de l’Évangile
de Nicomède.
ANC.
FR. Quand
chou oï Salhedins….
Fabl. et cont. anc, t. I, p. 74.
ANC.
CAT. Auzir. ESP. Oír.
PORT. Ouvir.
IT. Udire.
7. Auditori, s. m., lat. auditorium, auditoire,
école.
E
plen auditori. Chronique des Albigeois, col. 31.
Quar
de vertatz mantenetz auditori.
Leys d’amors, fol. 152.
8. Audiencia, Audienza, s. f., lat. audientia, audience, assemblée qui
écoute.
S’ieu,
en audiencia
de moltz,
Brev. d’amor, fol. 12.
Si,
en audience nombreuse,
je disais trois ou quatre
mots.
En audienza dels pastors.
Trad. d’un Évangile apocryphe.
En audience des pasteurs.
Dans l’édition des Chefs-d’OEuvre oratoires
de Bossuet, t.
VI, p. 313,
on lit auditoire.
Il est
très vraisemblable
que Cléopâtre parlait souvent dans ce goût,
mais ce n’est point cette indécence qu’il faut représenter devant une
audience respectable. Voltaire, Épître déd.
de Zaïre.
ESP.
PORT. Audiencia.
IT. Audienzia.
A
la vezensa e a
la audienza
de VII garens.
A
la vue et à l’ouïe
de sept témoins.
ANC.
FR. Et
je vois sa raison
D’une audience avide avaler ce poison.
Molière,
Dom Garcie
de Navarre, acte II, sc. 1.
– Séance des magistrats qui jugent.
On seignors cossols tenon lor audiensa.
Tit.
de 1304. DOAT, t. XCII, fol. 466.
Où les seigneurs consuls tiennent leur audience.
Et apelet a l’ audiensa papal.
Et
il appela à l’ audience
du pape.
9. Ausensa, Audenza, s. f., audition.
So
que li advocat diran
en plait,
en vezensa et
en ausensa d’aquel
de cui
es lo plaitz.
Ce
que les avocats diront
en plaid,
en vue et
en audition
de celui
de qui est le plaid.
Tit.
de 1225
de l’arch. d’Arles, n° 86.
10. Auzimen, s. m., ouïe.
Als secx donet lumnieyras, et als sortz auzimens.
Trad. d’Albucasis, fol.
15.
Jette huile
en la concavité
de l’ouïe.
ESP. Oimiento (
oído).
IT. Udimento.
11. Auzida, s. f., renommée.
E servir tal senhor
Et auzid’ e bobans.
Amanieu des Escas: El temps.
Et servir tel seigneur qui veuille fort honneur et renommée et magnificence.
ANC. ESP. Oída.
IT. Udita.
12. Auditor, Auzidor, s. m., lat. auditor, oïant, écoutant.
Bon entendemen als auzidors.
Leys d’amors, fol. 132.
Bon entendement
aux écoutants.
Deudes
de Prades, Poëme sur les Vertus.
Au parlant et à l’écoutant.
Adj. Discipols, escolars auzidors.
Disciples, écoliers oïants.
– Auditeur.
Qui était auditeur
du saint palais.
Tit.
de 1418. DOAT, t. CXLV, fol. 206.
– Ouïe.
A confortar l’ auzidor.
Brev. d’amor, fol. 50.
A fortifier l’ouïe.
13. Reyre-auditor, s. m., sous-auditeur.
Per lo auditor o reyre-auditor
de cambra apostolical.
Tit.
de 1373. DOAT, t. CXXV, fol. 65.
Par l’auditeur ou sous-auditeur
de la chambre apostolique.
14. Vice-auditor, s. m., vice-auditeur.
De sos auditors, vice-auditors commissaris.
Tit.
de 1373. DOAT, t. CXXV, fol. 69.
De ses auditeurs, vice-auditeurs commissaires.
15. Auziritz, s. f., auditrice, celle qui écoute.
Don
la votz a l’ auziritz
Qu’a jutjar lo plag avia
Comenset dir.
B. Zorgi: L’autr’ier.
Dont
la voix commença à dire à l’ auditrice qui avait le différend à juger.
16. Auditiu, adj., qui fait ouïr, auditif.
Eluc.
de las propr., fol. 138.
La faculté visuelle est
plus subtile
que la faculté auditive.
17. Auzible, adj., qui peut être ouï.
De causas auziblas cum so votz e sos.
Eluc.
de las propr., fol. 17.
De choses qui peuvent être ouïes comme sont voix et
son.
18. Eyssauzir, Exaucir, Issauzir, v., lat. exaudire, écouter.
Tro
que denh
mos precx eyssauzir.
P. Raimond
de Toulouse: Enquera.
Jusqu’à ce qu’elle daigne écouter
mes prières.
‘l famolent, e Deus issauzira ti.
Celui qui n’écoute
pas le pauvre
ne sera point écouté
de Dieu; écoute le pauvre et l’affamé, et Dieu t’écoutera.
Tan qu’elh vol exaucir
G. Riquier: Qui vuelha.
Tant qu’il veut écouter et accueillir
mes prières.
IT. Exaudire. (N. E. El
italiano conserva
la forma latina pura según Raynouard.
Ver ascoltare: écouter, escoltar)
Auriera, s. f., lisière.
No ‘ls fasan totz plas senes
cap et senes aurieras,
de tal guisa qu’entre ‘lh drap,
las aurieras e ‘l
cap,
non aya deguna variacio
de color.
Tit.
de 1360. DOAT, t. LXVII, fol. 372.
Ne les fassent
tous unis sans chef et sans lisières,
de telle guise qu’entre le drap, les lisières et le chef,
il n’y ait aucune variation
de couleur.
ANC.
FR. Le suppliant aperceut sur l’ orière ou rive d’un champ.
Lett.
de rém., 1444. Carpentier, t. III, col. 96.
Auriol, s. m., loriot.
En vergier
ni dins forest.
Le loriot
ne chante dans le verger
ni dans
la forêt.
Nég. expl.
No mi prezaria un auriol,
Si a cort
no m’auzian li savi e ‘lh fol.
Je ne me priserais
pas un loriot, si les sages et les fous
ne m’entendaient à
la cour.
CAT. ESP. Oriol. (N. E. oriolus oriolus; oropéndola)
2. Auriola, s. f., loriot.
Neys ab sa
par l’ auriola
Même le loriot met
son chanter avec sa compagne.
Aurion, s. m., lat. orion, orion,
grande ourse.
Car ils
se dirigent vers l’orion.
Escantis tot’ autra lugor
Brev. d’amor, fol. 30.
Eteint toute autre lueur et
de lune et d’orion.
Que penre cugei l’aurion.
G. Faidit: S’om pogues.
Ausar, v.,
du lat. ausus, oser, s’enhardir.
Que vous n’en osassiez combattre.
(N. E.
En “castellano” equiparable al año 960 sería:
Il l’aime bien
peu, s’il
ne le lui ose dire.
ANC.
FR. Qui ausassent
plus desrober sur les chemins.
Monstrelet, t. II, fol. 86.
N’aveit el chastel hum si
os,
Ki cuntre li osast eissir,
Ne estur
ne mellée tenir.
Et dist comment ils estoient si oset.
ESP. Osar.
PORT. Ousar.
IT. Ausare, osare.
2. Auzablament, adv., hardiment.
Puesca vos dir auzablament
del patriarcha
David.
Trad. des Actes des Apôtres,
ch. 2.
PORT. Ousadamente. (ESP. Osadamente.)
3. Auzart, adj., hardi, audacieux.
Bertrand
de Born: Un sirventes.
Et
je leur crois mettre
coeur audacieux.
(chap. Lo mascle
es mes osat : valén)
Eluc.
de las propr., fol. 70.
Que neguna persona…
non sia tan auzarda
que auze aportar, etc.
Qu’aucune personne…
ne soit si osée qu’elle ose apporter, etc.
4. Ausat, s. m., hardiesse.
G. Riquier: Segon qu’ieu
ai.
Quand l’audace avec laquelle amour vient à bout est
venue.
5. Audei, s. f., hardiesse, audace.
Que lhi mostrarai d’armas tan gran audei.
Ausberc, s. m., haubert, cotte
de mailles.
Halsberga vel Halsperga vox est saxonica; proprieque signat thoracem ferreum sive armaturam colli et pectoris, ab Hals collum, et bergen
Vossius,
de Vit. Serm., lib. II, tit. 9.
Le comte
de Boulainvilliers, dans
son supplément
aux Essais sur
la Noblesse, p. 94, dit: “Le haubert étoit une chemise
de mailles longue jusqu’au-dessous des genoux. Le haubert
se plaçoit par-dessus le gambeson, qui
se mettoit sur
la chair, comme
nos gilets d’hiver sur
la chemise.”
Ab dard d’assier, don fer colp
de plazer,
Avec dard d’acier, dont
il frappe coup à plaisir, où haubert fort et épais
ne tient profit contre lui.
Als
us viratz vestir ausbercx,
Als altres perpunhs et escutz.
Vous verriez vêtir hauberts
aux uns, pourpoints et écus
aux autres.
P.
Vidal: Drogman (Drogoman).
Quand j’ai revêtu
mon fort haubert double.
ANC.
FR.
Je n’avoie onques lors hauberc vestu.
Joinville, p. 23.
El dos lo vestent un blanc hauberc doublier.
A lor tentes deshaubergié
Se sont, et
au mengier assis.
2. Alberget, s. m., haubergeon, petit haubert.
Albergetz, IIII deners.
Les haubergeons, quatre deniers.
3. Ausbergot, s. m., haubergeon, petit haubert.
Ausberc o ausbergot dona cascun IIII deners.
Haubert ou haubergeon, pour chaque, donne quatre deniers.
Austarda, s. f., lat.
avis tarda, outarde.
Aissi com
fai l’ austarda,
Can vei venir l’aigla o l’austor;
Aimeri
de Peguilain: D’avinen
sap.
De même
que fait l’ outarde, quand
elle voit venir l’aigle ou l’autour;
CAT. ESP. Avutarda.
PORT. Abetarda.
IT. Ottarda.
Austor, s. m., lat. austerius, autour, épervier. (N. E.
DE. Sperber; esparver; esparvé; esparvier; espervier; esprevier; cernícalo.)
De tres maneiras
son austor;
Car l’un
son gran, l’autre menor,
Deudes
de Prades, Auz. cass.
Les éperviers sont
de trois sortes;
car les uns sont grands, les autres moindres, les autres petits
de bonne guise.
P. Cardinal: Razos
es qu’ieu.
Et pour un autour qui naît sont mille perdrix.
Loc. E prendre cug ab
la perditz l’ austor.
G. Magret:
Eu aissi m pren.
Et avec
la perdrix
je crois prendre l’ autour.
Roman d’ Aigolant: Bekker, p. 184.
Bien sont esprevier duire è ostour è falcon.
ANC.
CAT. Austor. ESP. Azor (
pl. Azores).
PORT. Açor (Açores).
IT. Astore.
2. Austoret, s. m., petit autour.
Raimond
de Miraval:
Del rei d’Aragon.
Je vis…
mon petit autour
se défendre.
III portas daus austri.
Trad.
de l’Apocalypse, chap. 21.
Trois portes devers l’ auster.
2. Austral, adj., lat. australis, austral,
du midi.
Vens australs resolvo
las humors
del cors.
Eluc.
de las propr., fol. 134.
Autan, s. m., lat. altanus, autan.
Eluc.
de las propr., fol. 36 et 134.
Autrei, s. m., permission, concession, octroi.
Hist. abr.
de la Bible, fol. 23.
Qu’ieu l’am finamen ses autrei.
Ameus
de la Broquerie: Quan reverdeion.
Que je l’aime purement sans concession.
Amanieu des Escas:
En aquel
mes.
Et si
ne fût l’octroi
que j’ai fait.
ANC.
FR.
Ne puet-il riens faire por moi,
Si ce n’estoit
par vostre otroi.
Fais-nous, Seigneur, dist-elle, cest ottroy.
Foucqué,
Vie de J.-C, p. 355.
(ESP. Otorgamiento,
de otorgar)
2. Autreiansa, s. f., concession.
Las alienatios,
las autreiansas.
Tit.
de 1319. DOAT, t. CXXXII, fol. 343.
Les aliénations, les concessions.
Aquesta autreyansa.
Priv. conc.
par les R. d’Anglet., p. 37.
Cette concession.
3. Autreiament, s. m., concession, permission.
Aquest
do et aquest autreiament.
Tit.
de 1194. DOAT, t. LXXXVII, fol. 6.
Ce don et cette concession.
Charte
de concession des notaires.
Que m meravelh
car ill an esperansa
Que a negun
ne fas’ autreiamen.
Bertrand d’Allamanon III: D’un sirventes.
Que je m’émerveille
de ce qu’ils
ont espérance qu’il
en fasse concession à aucun.
Adoncx det
son autreiamen.
Brev. d’amor, fol. 56.
ANC.
FR. Et les octroyemens qu’il a fait ou fera pour nous.
Tit.
de 1374. Carpentier, t. III, col. 109.
4. Autreiaso, s. f., octroi, concession.
Per aitan lh’a fah l’autreiaso.
Pour autant lui a fait
la concession.
5. Autreiar, v., octroyer, accorder, donner, permettre.
Est chastel vos autrei
en chazamen.
Je vous octroie ce château
en fief.
(N. E. chazamen, fief, feudo, así
se hacía un
catalán.)
Ela li perdonet lo fait
del baisar, e lo i autreiet
en dos.
Elle lui pardonna le fait
du baiser, et le lui accorda
en dons.
Tit.
de 1182. DOAT, t. CXXXVIII, fol. 59.
Nous donnons et octroyons.
E
donna deu l’o autreiar.
Et
la dame doit le lui accorder.
A lieys.
Paulet
de Marseille: Ges
pels.
Prov. Qui
non contraditz autreia.
(N. E. chap. Qui
no contradiu, – qui calle – otorgue.)
Qui
ne contredit accorde.
(N. E. El
que calla –
no contradice – otorga.)
Quals qu’ab mi plaidey.
Bertrand
de Born: Ges
de far.
Mais quel qui dispute avec moi viendra à mauvais sort,
je vous assure cela.
Part.
pas. E diguas li m qu’a lieys s’es datz
Mos cors ligges et autreyatz.
Peyrols: Atressi col.
Et dis-lui-moi qu’à
elle s’est donné et octroyé
mon coeur lige.
Rec. des Hist.
de Fr., t. III, p. 227.
6. Desautreiar, v., refuser, révoquer.
M’a promes
que s’amor m’autreia,
S’enquer
no la m desautreia.
Elle m’a promis qu’elle m’accorde
son amour, si encore
elle ne me le révoque.
Per qu’ieu
non crey qu’enquer, quanque n’estia,
No m’autrey
tot so qu’ar mi desautreya.
C’est pourquoi
je ne crois
pas qu’encore, quoi qu’il
en soit,
elle ne m’accorde tout ce qu’à présent
elle me refuse.
7. Autorc, s. m., permission, autorisation.
Lo cosselh
que ‘l donava e l’ autorc qu’ela li prometia.
V.
de Rambaud
de Vaqueiras.
Le conseil qu’elle lui donnait et l’ autorisation qu’elle lui promettait.
ANC. ESP. Otorgo.
PORT. Outorga.
8. Autorgament, s. m., consentement, permission.
Tit.
de 1220. DOAT, t. CIII, fol. 4.
Avec le conseil et le consentement
du chapitre susdit
de l’église.
Tit.
de 1239. DOAT, t. CXXIV, fol. 300.
Et
par consentement d’une partie et
de l’autre.
CAT. Otorgament. ESP. Otorgamiento.
PORT. Outorgamento.
9. Autorgier, s. m., permission.
Tit.
de 1270. DOAT, t. LXXXIX, fol 69.
10. Autorgar, v., autoriser, octroyer, accorder.
Don et autorc a te.
Tit.
de 1177. DOAT, t. CXXXVIII, fol. 35.
Je donne et octroie à toi.
Per qu’ieu vos
do conseil et austorgui
que vos l’enqueiras d’amor.
V.
de Rambaud
de Vaqueiras.
C’est pourquoi
je vous donne conseil et vous autorise
que vous
la requériez d’amour.
Sant Mathieu o autorga, vers evangelistiers.
Saint Matthieu, vrai évangéliste, autorise cela.
11. Desautorgar, v., désapprouver.
Desautorc e mescrei.
Car vous,
que je désire
plus qu’autre qui soit
au monde,
je vous désapprouve et vous mécrois.
Automs, Autompne, s. m., lat. autumnus, automne.
De setembre, pueys automs
ve.
C’est le jour dix-septième
de septembre, puis vient l’ automne.
Et
en autompne seran grans diluvis.
Et
en automne seront grandes averses.
ANC.
CAT. Autumno (MOD. tardor). ESP. Otoño.
PORT. Outono.
2. Automnal, Autumpnal, adj., lat. autumnalis, automnal, d’automne.
Equinocci autumpnal.
Eluc.
de las propr., fol. 122.
Équinoxe d’automne.
Lo temps automnals
de vendemias.
Leys d’amors, fol. 129.
Le temps automnal des vendanges.
CAT. ESP. (otoñal)
PORT. Autumnal.
IT. Autumnale.
Am
mais qu’al cel una grua volan.
J’aime mieux un petit oiseau
en mon poing, qui
ne s’en aille
pas, qu’une grue volant
au ciel.
(N. E. ESP.
Yo prefiero,
amo más, una pequeña ave, un pajarillo,
en mi puño,
que no se va,
que una grulla volando
en el cielo. Refrán:
Et aug
los auzels alegrar.
B.
de Ventadour:
En abril.
Et j’entends les oiseaux
se réjouir.
Per paor d’ auzel
de cassa. (N. E.
Ver Deudes
de Prades, Auz. cass.)
Naturas d’alcuns auzels.
Par peur d’oiseau
de chasse.
ANC.
FR.
Je durrai ton cors à devorer à
beste et à oisels.
Anc. trad. des Livres des Rois, fol. 23.
ANC.
CAT. Ausel (MOD. ocell).
IT. Augello.
2. Ausella, s. f., caille femelle.
Voyez
Du Cange, t. I, col. 825.
Plus tost
no vola ysrundella,
ni esparvier,
ni ausella.
Hirondelle,
ni épervier,
ni caille,
ne vole
plus vite.
(ysrundella, hirondelle, oronella, oroneta, oreneta; golondrina)
3. Auzelet, s. m., oiselet, oisillon.
Neis l’ auzelet s’alegron
per s’amor,
Quan
la vezon, tal jois n’an entre lor.
Pistoleta: Aitan sospir.
Ke li oiselet chantent è
la rose est florie.
CAT. Aucellet (MOD. ocellet).
IT. Augelletto.
4. Auzelo, s. m., oisillon.
Par là montent cent mille oisillons.
E ‘l chans dels auzelos.
Blacas: Lo belh dous temps.
Et
la gaie saison et le chant des oisillons.
ANC.
FR. Ce fu
en la douce saison
Que cler chantent li osellon.
5. Auzulans, s. m., oisillon.
Per la boca dels auzulans. Trad.
de Bède, fol.
40.
Par la bouche des oisillons.
6. Aucellayre, Auzellador, s. m., oiseleur.
E
non fassatz l’ auzellador,
Qu’apella e trai ab doussor
Et
ne faites
pas l’ oiseleur, qui attire et appelle, avec douceur l’oiseau, jusqu’à ce qu’il l’ait
en sa toile.
Fig. L’ aucelayre d’ifern
no vay ren
pus queren mays cum
prenda aquel aucell. V. et Vert., fol. 103.
L’ oiseleur d’enfer
ne va rien cherchant
plus que comment
il prenne cet oiseau.
ANC.
FR. Ainsinc cum fait li oiselierres
Qui tent à l’ oisel, comme lierres.
Einsi com fet li oiselerres.
Nouv. rec.
de fables et cont. anc. T. II, p. 391.
ANC.
CAT. Auselaire.
IT. Ucellatore.
Que ges,
per coita d’ auzelar,
No ‘l fassa trop
per temps volar.
Deudes
de Prades, Auz. cass.
L.
De Premier Fait, tr.
de la Vieil.
de Cicéron, p. 37.
A. cest oisel a-il failli?
En autre leu voist oiseler.
Nouv. rec.
de. fables et cont. anc. t. II, p. 43.
ANC.
CAT. Auselar.
IT. Uccellare.
8. Enauzelar, v.,
élever, dresser un oiseau.
Enquera vueill demonstrar
Com deu
son auzel enauzelar.
Deudes
de Prades, Auz. cass.
Maintenant
je veux démontrer comment
il doit dresser
son oiseau.
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