Chapitre III.
Adjectifs.
L’ adjectif roman s’ accordait en genre et en nombre avec le substantif auquel il se rapportait.
L’ A final caractérisait les adjectifs féminins.
Pour indiquer que l’ adjectif masculin se rapportait à un sujet ou à un régime, soit au singulier, soit au pluriel, il suffisait de la présence ou de l’ absence de l’ S final.
Les adjectifs communs aux deux genres ne prenaient point la terminaison A, quand ils étaient joints à un nom féminin; mais ils recevaient au singulier l’ S final comme sujets; et au pluriel, soit sujets, soit régimes, au féminin comme au masculin, ils gardaient toujours cet S.
Les adjectifs terminés originairement en S le conservaient au singulier et au pluriel, qu’ ils fussent employés soit comme sujets, soit comme régimes.
Quelquefois le féminin ajoutait son signe final A: fals, falsa, faux, fausse; dans certains cas même cet A remplaçait l’ S final: savis, savia, sage.
Les adjectifs romans remplissaient parfois les fonctions de substantifs.
Ils étaient souvent employés impersonnellement avec le verbe ESSER:
Souvent aussi ils avaient des régimes tels que A, DE, etc.: Leu A chantar, léger à chanter; paubre d’ aver, pauvre d’ avoir.
Degrés de comparaison.
Ce fut par le secours des adverbes de quantité plus, mais, mens, mielhs, aitant, etc., que la langue romane exprima ordinairement les degrés de comparaison.
Si ces adverbes auxiliaires n’ étaient précédés ni de l’ article, ni d’ un pronom possessif, ils désignaient le comparatif, après lequel la langue romane plaçait communément QUE ou DE. (1: Le QUE pouvait être sous-entendu).
Parfois elle adopta, pour exprimer PLUS, la terminaison latine OR, et dans cette circonstance ER désigna le sujet, au singulier, et OR les régimes; au pluriel, le sujet et les régimes prirent la désinence OR.
Pour exprimer le superlatif, on plaça l’ article ou le mot qui le suppléait devant le comparatif ou devant l’ adverbe de comparaison.
Quelquefois les terminaisons AIRE, EIRE, IRE caractérisèrent, mais au singulier seulement, le sujet des termes de comparaison, et alors ils reçurent les désinences ADOR, EDOR, IDOR, quand ils étaient employés comme régimes.
Quelquefois aussi, mais rarement, le superlatif fut emprunté de la finale latine issimus, et prit la terminaison ISME: altisme, très haut; sanctisme, très saint.