Ais, s. m., dégoût, tristesse.
Vomit li fai ais e bistoc. Deudes de Prades, Auz. cass.
Dégoût et répugnance lui cause vomissement.
2. Aissa, s. f., tristesse, dégoût.
Plen d’ aissa. Trad. de Bède, fol. 20.
Plein de dégoût.
3. Aissos, adj., dégoûté, inquiet, soucieux.
Tan sui iratz.
– De que? – De lieys don sui aissos.
P. Rogiers: Ges non.
Tant je suis affligé. – De quoi? – De celle dont je suis inquiet.
E ‘l desirer de vezer vos
Arnaud de Marueil: Dona genser, var.
Et le désir de vous voir me tient ainsi le coeur soucieux.
Ais, s. m., aise, agrément.
Loc. No ‘l valra mession genta
Tan cum guerr’ e trebaill e fais.
Bertrand de Born: Al dous nou.
Ne lui vaudra libéralité agréable ni repos ni rester à l’aise, autant comme guerre et fatigue et faix.
2. Aize, s. m., demeure, séjour.
Mas adoncx l’ es tot son deleit doblatz,
Quan sap l’ aize salvatge.
Rambaud de Vaqueiras: Ben sai.
Mais alors tout son plaisir lui est doublé, quand il connaît le séjour sauvage.
– Aise, plaisir.
Mas mal trazen, creis honors…
E pueys apres aizes ve.
Mais en supportant le mal, honneur grandit… et puis après le plaisir vient.
ANC. FR. Et il molt doucement le baise,
Ne li vaut soffrir nule autre aise.
Lai d’ Ignaurès, p. 15.
ANC. IT. Se vuo’ più in asio stare.
Barberini, Docum. d’amore, p. 256.
ANC. CAT. Aise, aize. IT. MOD. Agio.
3. Aizi, s. m., demeure, maison, asile.
Que vers es so qu’el vilas di,
Que nul hom qu’es dins son aizi
Trobe tot so que vai queren.
Rambaud de Vaqueiras: Ben sai.
Que ce que le vilain dit est vrai, que nul homme qui est dans sa demeure trouve tout ce qu’il va cherchant.
4. Aizimen, s. m., aise, facilité.
Pero leumens
Los aizimens.
Le comte de Poitiers: Pus vezem.
Pour cela facilement donne grande joie qui bien maintient les aises.
ANC. FR. Se elle s’en vousist fuir, elle n’avoit lieu ne aisement par quoi elle s’en peust fuir.
Rec. des hist. de Fr., t. III, p. 214.
Qu’ heureuse fut d’ honneur et d’ aisement.
J. Marot, t. V, p. 88.
5. Ayzer, s. m., aise.
Quar del mal aizer del paure lo ricx hom non a paor.
Un hom que es en gran efermetat (enfermetat) molt de temps, e ve las autras gens sanas et a gran ayzer.
Aissi tost coma lo mal lo laissa I jorn o dos,
el es mais ad ayzer et plus joyos.
Liv. de Sydrac, fol. 25, 39 et 40.
Car l’homme riche n’a pas peur du mal aise du pauvre.
Un homme qui est en grande maladie beaucoup de temps, et voit les autres gens en santé et à grand aise.
Aussitôt que le mal le laisse, un jour ou deux, il est plus à l’aise et plus joyeux.
6. Aisida, s. f., jouissance, agrément.
Per que l’ onors torna en aisida.
G. Olivier d’ Arles, Coblas triadas.
C’est pourquoi l’ honneur tourne en agrément.
De camps, pratz et boscagges ayzida.
Eluc. de las propr., fol. 177.
Jouissance de champs, prés et bois.
7. Ais, adj., aise, joyeux.
Adverb. Preguera vos que cuitamens et ais
A la bella cui sui fis e verais,
M’ anesses dir, pois tota gens l’ aclina,
Qu’l meiller es del mon e que val mais.
Guillaume de Berguedan: Quan vei lo.
Je vous prierais que vous m’ allassiez dire rapidement et joyeusement à la belle à qui je suis fidèle et vrai, puisque toute gent lui rend hommage,
qu’elle est la meilleure du monde et qu’elle vaut le plus.
8. Aisar, v., donner de l’ aise, mettre à l’aise.
Aquilh que trebalho e no s’ auzo aizar, aquilh so sirvenh d’autrui.
Quals so las plus aisadas gens del mon?
Liv. de Sydrac, fol. 41 et 107.
Ceux qui travaillent et n’ osent se donner de l’aise, ceux-là sont serviteurs d’autrui.
Quelles sont les gens les plus à l’aise du monde?
ANC. FR. Après qu’il eut sejourné… trois jours pour refreschir et aiser ses gens. Monstrelet, t. I, fol. 302.
Et l’a grandement aaiset. Hist. du châtelain de Couci (Coucy), v. 3131.
IT. Agiare.
9. Aizadamen, adv., facilement.
Coma no ‘l pot aucire aizadamen.
Cat. dels apost. de Roma, fol. 85.
Comme il ne peut le tuer facilement.
10. Aizir, v., accueillir, accommoder.
Aizic un fals preyador
Ab si jos son cubertor.
Gaubert, Moine de Puycibot (Puicibot): Partit de joy.
Accueillit un faux amant avec elle sous sa couverture.
Si no m’ aizis lai ont ilh jay.
B. de Ventadour: Lonc temps a.
Si elle ne m’ accueille là où elle gît.
N Ugo, lo reis valentz e fis
D’Aragon, en cui pretz s’aizis.
T. de Certan et d’ Hugues: N Ugo.
Seigneur Hugues, le vaillant et parfait roi d’Aragon, en qui mérite s’accommode.
Part. pas. Aquest tablier aizit
De totz jocs.
G. Riquier: Segon qu’ieu.
Cette table accommodée de tous jeux.
ANC. FR. La toyson prist et Medée saisit,
Laquelle peu de son amour se aisit.
J. Marot, t. III, p. 289.
11. Aiziu, adj., accommodant, facile.
Si a lieys platz qu’ elha m sia aiziva celadamen.
Sail de Scola: Grans esfors.
S’il lui plaît qu’elle me soit accommodante secrètement.
Que ges mey fag als ditz no son aiziu.
G. Riquier: Be m meravelh.
Que mes faits ne sont point accommodants aux paroles.
12. Aizivar, v., accueillir, accommoder.
Si desotz son mantel vayre
Si je m’ accommode auprès de sa belle personne sous son manteau vair.
13. Aizina, s. f., ustensile, facilité. (CAT. Eina, eyna)
De aizinas de refrechor… de toalhas, d’ escudelas.
(escudellas, escudelles, escudella; ESP. escudilla, escudillas)
Tit. de 1319. DOAT, t. CXXXII, fol. 341.
D’ ustensiles de réfectoire… de nappes, d’ écuelles.
Be m degratz dar de vos loc et aizina.
Guillaume de Berguedan: Quan vey lo.
Vous devriez bien me donner lieu et facilité à l’égard de vous.
E pus tot jorn m’en fal aizina. G. Rudel: Quan lo rius.
Et puisque la facilité m’en manque toujours.
14. Azina, s. f., êtres.
Selvas… en els hom pert leu las vias, si be no sap lors azinas.
Eluc. de las propr., fol. 222.
Bois… on y perd facilement les voies, si on ne sait bien leurs êtres.
15. Azinamen, s. m., préparation, disposition.
Et azinamens de totz mals.
Deudes de Prades, Poëme sur les Vertus.
Est plaie mortelle d’ esprit et préparation de tous les maux.
16. Aizinar, v., arranger, préparer.
Karles a faytz sos homes garnir et ayzinar.
Charles a fait armer et arranger ses hommes.
Que amors es tan chauzida
C’ab humilitat s’ aizina.
P. Raimond de Toulouse: Pos lo prims.
Qu’amour est si poli qu’il s’arrange avec la modestie.
Lo pros coms de Tolosa aizina son affar.
Le preux comte de Toulouse arrange son affaire.
Part. pas. En un lieg que trobet aisinat.
Philomena.
En un lit qu’il trouva préparé.
17. Desaise, s. m., malaise.
El era… en un ost, en temps d’ivern, et avia gran desaise.
Il était… en une armée, en temps d’hiver, et avait grand malaise.
ANC. FR.
Car mieulx me vaut tout à ung cop morir
Que longuement en desaise languir.
Charles d’ Orléans, p. 12.
18. Desaizinar, v., ôter l’ aise, troubler.
E m desaisinet mon pays. G. Faidit: Pus vey reverdir.
19. Malayze, Mezayze, s. m., malaise, mésaise.
La amor d’aquest mun que torba lo cor e lo met a malayze.
Motz trebalhs e mezayzes.
V. et Vert., fol. 101 et 54.
L’amour de ce monde qui trouble le coeur et le met à malaise.
Nombre de tourments et mésaises.
ANC. IT. Come si perde in agio, in misagio s’ acquista.
Guittone d’ Arezzo, Lett. 21.
20. Dezaizir, v., ôter l’aise, déranger.
Rambaud d’ Orange: Pus tals sabers.
21. Desasiat, adj., privé d’ aise.
Anet s’en paubres, desasiatz.
Il s’en alla pauvre, privé d’ aises.
IT. Disagiato.
Aissela, s. f. lat., axilla, aisselle.
E m tra ‘l cor de sotz l’ aissela.
Pour cela me traîne, et me combat et me tire le coeur de dessous l’ aisselle.
Adonc lo moynes leva sotz l’ aissela lo mort.
V. de S. Honorat.
Alors le moine enlève le mort sous l’ aisselle.
CAT. Axella. IT. Ascella. (ESP. Chap. Axila.)
Aiz, s. m., lat. axis, essieu.
Coma roda de char e coma aiz versaz.
Trad. de Bède, fol. 43.
Comme roue de char et comme essieu versatile.
ANC. FR. Sur quatre roes et aissels de araim.
Anc. tr. des livres des Rois, fol. 89.
ESP. Exe. (eje) PORT. Eixo. IT. Asse.
2. Aysha, s. f., axe, essieu.
Aysha que atenh del ponch meridional entro ‘l ponch septentrional, passan pel centre de la terra, sobre la qual si revol coma la roda, si gira en sa aysha.
Eluc. de las propr., fol. 108.
Axe qui atteint du point méridional jusqu’au point septentrional, passant par le centre de la terre, sur lequel elle tourne comme la roue se tourne sur son essieu.