Ne, part. disjonct., lat. nec, ni.
Non ai que prenga, ne no posg re donar. Poëme sur Boèce.
Je n’ ai que je prenne, ni ne puis rien donner.
No li o tolrei ne l’ en tolrei ne li o vedarei. Titre de 1066.
Je ne le lui ôterai ni l’en ôterai ni le lui défendrai.
Paratges no i des ren ne i tolgues.
Rambaud d’Orange: Aissi com selh.
Que parage n’y donnât rien ni y ôtât.
ANC. CAT. ANC. ESP. Ne. PORT. Nem. IT. Ne.
2. Ni, part. disjonct., ni.
Precs ni merces ni ‘l dregz qu’ ieu ai.
Puisque avec ma dame ne me peut valoir prière ni merci ni le droit que j’ai.
Arnaud de Marueil: Dona genser.
Quand je n’ ai pas lieu de vous voir, joie ni allégresse je ne puis avoir.
Je crois devoir faire observer que les troubadours firent toujours usage de ni de préférence à ne, quoique ne appartienne au premier temps de la formation de la langue. Pourtant, dans quelques-uns des manuscrits où sont conservés les ouvrages de ces poëtes, on trouve ne pour ni, mais si rarement qu’il est permis de croire que ce sont des fautes de copistes, d’autant plus que, presque toujours, les manuscrits se rectifient les uns par les autres. (N. E. En Alemán, nein : no, también se dice ne, informal.
En castellano, me encanta “ni come ni comer deja, ni está fuera ni está dentro”. Podéis traducir estas palabras del genial Lope de Vega, el perro del hortelano, a otros idiomas y ver cómo se comportan estas partículas que vienen del nec latín, y que usa el cantante Nek, Filippo Neviani, italiano.)
L’ancien italien a employé ni comme les troubadours dans le sens disjonctif de ne:
D’ ogni parte siemo assagliti… e dove fuggire ni ascondere non ha mestiere. Guittone d’Arezzo, lett. 25.
CAT. MOD. ESP. MOD. Ni. (chap. antic y modern: ni.)
3. Ni était aussi conjonction et se traduisait par et, mais alors il n’y avait pas de négation qui agît sur ce mot.
Trop fatz gran folor,
Quar am ni dezire
B. de Ventadour: Lanquan vey.
Je fais très grande folie, car j’aime et désire la plus belle du monde.
Ni m fai planher ni doler.
Hugues de S.-Cyr: Nulha res.
Où plus elle m’afflige et me fait plaindre et douloir.
L’ancien français employa dans le même sens ni et ne.
Je vous pardoins tout le meffait
C’ à mi ni as miens avés fait.
(chap. Yo tos perdono tot lo malfet que a mí y als meus habéu fet.)
Li Gieus de Robin et de Marion.
Si puissé je boire demie
Roman du Renart, t. III, p. 317.
En totes les manieres que… vos lor saurez loer ne conseiller que il faire ne soffrir puissent. Villehardouin, p. 8.
Se arrestèrent pour prendre conseil quel party ils prendroient ne quelle chose ils feroient.
Hist. de Jean de Saintré, t. II, p. 496.
ANC. CAT. Pero ab tots pot hom far joch
Si guarda be fayso ne loch.
Trad. catal. dels auz. cass. (N. E. Raynouard dice que la obra en occitano de Deudes de Prades se tradujo al catalán, correcto, y que el catalán era una lengua diferente al occitano, incorrecto.
Los catalanes y catalanas siempre hablaron y escribieron la plana lengua romana, la lengua occitana, de oc, òc, hoc, och, incluso después de ser Fernando II de Aragón su rey. Sólo hace falta buscar un poco en Google y saber leer.)
ANC. IT. Se gli occhi suoi ti fur dolci né cari.
Petrarca, Canzone: Che debb’ io.
Au bas de ce vers, Tassoni met en note:
Nebla, s. f., lat. nebula, nue, nuée, brume, nuage, brouillard.
Sa nebla cuch que s’ espargua.
Gavaudan le Vieux: Lo mes e ‘l temps.
Je pense que son brouillard se répande.
Jorns de ira e jorns de neblas,
Jorns escurs, jorns de tenebras.
Contricio e Penas ifernals.
Jour de tristesse et jour de nues, jour obscur, jour de ténèbres.
Fay lo solhel fructificar
E neblas e malas vapors
Encausa la sua calors.
Brev. d’amor, fol. 30.
Fait le soleil fructifier et tient à vie tout ce qui naît…, et brumes et mauvaises vapeurs chasse la sienne chaleur.
ESP. Niebla. IT. Nebula, nebbia. (chap. Broma, boira, dorondón, paora : niebla; se fa aná poc en plural: bromes, boires, dorondons, paores: niebles.)
2. Neble, s. f., nue, nuée, nuage, brouillard, brume, vapeur.
L’aigua pueia contra mon
Ab fum, ab nebles et ab ven.
G. Adhemar: L’aigua pueia. Var.
L’eau s’élève contre mont avec fumée, avec vapeurs et avec vent.
3. Neula, s. f., lat. nebula, nue, nuée, vapeur, brume, nuage, brouillard. Non entendatz que sela ayga venha ni yesca del aire, ans y monta de la mar… e esdeve neula e plueia aissy cum vos podetz vezer.
Liv. de Sydrac, fol. 103.
N’ entendez pas que cette eau vienne ni sorte de l’air, mais elle y monte de la mer… et devient nue et pluie ainsi comme vous pouvez voir.
Per la neula bruna es l’ aires esbrunitz. Guillaume de Tudela.
Par la vapeur sombre est l’air obscurci.
ANC. CAT. Neula. (chap. Núgol, nugols. Neula, neules són la massa que se convertix en hosties consagrades que prenem a la comunió; es casi la mateixa pasta que la galleta que mingem en un gelat de tall. Antigamén, cuan los judíos, pa ássim.)
4. Nevolina, Nivolina, Neolina, s. f., nue, nuée, vapeur, brume, nuage, brouillard, obscurité.
L’ aires, segon natura,
Espeissat d’ aiga marina,
Plueia fai e nevolina.
Dis vos me veiretz sezer,
E venir ab nivolina
Del cel.
Brev. d’amor, fol. 38 et 163.
L’air, selon nature, épaissi d’eau de mer, pluie fait et nuée.
Je vous dis que vous me verrez seoir, et venir avec nue du ciel.
Las quals son coma nivolinas senza aiga. Doctrine des Vaudois.
Lesquelles sont comme nues sans eau.
Que l’ enuosa benda fai.
Si ne fut l’ obscurité que l’ ennuyeux bandeau fait.
ESP. PORT. Neblina. (chap. Nugolada, boirada, bromada.)
5. Nible, s. f., nue, nuée, vapeur, brume, nuage, brouillard.
Si com la nibles cobr’ el jorn lo be ma. Poëme sur Boèce.
Ainsi comme la brume couvre le jour le bien matin.
6. Niola, s. f., nue, nuée, brume, vapeur, nuage, brouillard.
Niolas ses aigas. Doctrine des Vaudois.
(chap. Nugols sense aigües.)
7. Nivol, Niol, Niul, s. f., nue, nuée, nuage, brume, vapeur, brouillard.
E ‘l nivol al vespre muela.
Bernard de Venzenac: Hueymais pus.
Le soleil au matin rayonne, et la nue au soir mouille.
Dieus qu’ es sobre la nivol leu. Trad. d’un Évangile apocryphe.
(chap. Deu que está damún del núgol ligero, que no pese; com Goku de bola de drac, una serie de TV3% que ve trastorná a mols aragonesos y valensians, que se van fé catalanistes perque són mol borregos.)
Dieu qui est sur la nuée légère.
Una niols clara del cel es deycenduda …
De la niol cazia neu per tot environ. V. de S. Honorat.
(chap. Un núgol cla (brillán, resplandén) del sel ha baixat … del núgol caíe neu per tot lo voltán.)
Une nuée brillante du ciel est descendue….
De la nue tombait neige partout environ.
G. Adhemar: L’ aigua pueia. Var.
L’eau s’élève contre mont avec fumée, avec vapeur et avec vent.
ANC. FR. Ce vent impétueux, qui souffle la froidure,
Dissiper les nuaux, et, en si peu que rien,
S’ esvanouir par l’air ceste horrible figure.
Œuvres de Du Bellay, p. 437.
8. Niu, s. f., nue, nuée, nuage, brume, brouillard, vapeur.
Jutjar lo segl’ el jorn gran.
Pierre d’Auvergne: Dieus vera.
Quand vous viendrez sur les nues juger le monde au grand jour.
(chap. Núgol, nugols; boira, broma, paora, dorondón, vapor d’aigua; nugolada, nugolades; boirada, boirades; llevantada, llevantades; ponentada, ponentades.)
Necari, s. m., timbale, sorte de tambour.
Tabors o necaris. Eluc. de las propr., fol. 15.
(chap. Tambors o tabals (timbals.))
Tambours ou timbales.
ANC. CAT. Nacara, nacre. ANC. ESP. Nácara. IT. Nacchera.
(N. E. Del ár. hisp. náqra ‘tamboril’, de la raíz del ár. clás. {nqr}, golpear con un ruido repetido. 1. f. Timbal usado en la antigua caballería.
1. f. desus. nácar. U. en Cantabria y León.)